Mémoire vive / Côté professionnel

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De la découverte de vos ancêtres à la transmission de vos histoires et souvenirs de famille

lundi 2 juillet 2018

Trente jours de généalogie - Quatrième semaine et derniers jours

Je vais commencer par répondre à la question posée le dernier jour "Pourquoi la généalogie ? " La généalogie c'est le plaisir de la recherche, c'est la sensation du voyage immobile au fil des pages que l'on tourne, c'est appréhender l'histoire à taille humaine et se rendre compte que nos ancêtres étaient faits de chair et d'os, qu'ils ont vécu, aimé, enfanté, travaillé et qu'au final ils sont beaucoup plus proches de nous que nous le pensons. D'ailleurs le coté enquête de la recherche généalogique fait de moi une Miss Marple qui aurait laissé les doigts dans la prise, (jour 23), une passeuse d'histoires sensible et enthousiaste. Mes carnets sont plein de gribouillis de couleurs, mes doigts plein d'encre (jour 26), mes pensées et mes idées prennent forme un crayon à la main.



Le joie de la découverte et la joie de présenter ses recherches, se résume parfaitement dans cette chanson de Boby Lapointe, véritable hymne à la généalogie  (jour 25).


La question du nom et du métier (jour 22 ) me fait chercher dans deux branches différentes de mon arbre ; détour par la branche maternelle pour le nom de jeune fille de ma grand-mère : Chanteloube que je trouve si chantant à mon oreille et qui a suscité des réactions sur Twitter : des Chanteloube dans les Cévennes et en Haute-Loire.  Le métier choisi me ramène sur mes terres morvandelles avec mon ancêtre directeur de la poste aux lettres dont j'ai déja évoqué l'histoire dans ce billet.



Généalogiste professionnelle, je ne consacre pas forcément le peu de temps libre (jour 24) que j'ai à ma généalogie personnelle, mes recherches familiales en souffrent quelque peu : les cordonniers restent définitivement les plus mal chaussés... Cependant la lecture (jour 29) reste un goût acquis de longue date, de cette période de l'enfance où temps libre rimait avec ennui... "Les disparus" de Daniel Mendelsohn est le livre le plus intéressant et bouleversant que j'ai lu ces dernières années ; le récit d'une longue (en)quête sur les destins tragiques d'une partie de la famille de l'auteur restée en Pologne livrée à la barbarie nazie, et une grande réflexion sur ce que sont les liens familiaux, les choix de chacun, les trajectoires de vies ; un grand livre.


Les objets (jour 27) du passé sont autant de vecteurs de mémoire : un bijou, une médaille, une étoffe... Pour ma part il s'agit d'un chapelet que j'ai reçu d'une cousine germaine de ma grand-mère, très pieuse,  37 ans après qu'elle ait pris la décision de me l'offrir. Ce cadeau du passé a beaucoup de valeur pour moi ; il est l'encouragement venu d'outre-tombe à ne pas laisser tomber les recherches et à continuer de transmettre l'histoire de notre famille. Cette vieille cousine, que je n'ai vu qu'une seule fois enfant, a été la première archiviste de notre famille : elle a annoté des faire-part, ajouté des commentaires en bas de certains papiers, révélant en quelques mots les circonstances exactes du décès d'un ancêtre, circonstances tragiques qui sans elle seraient restées dans les tréfonds de l'oubli.


Toute cette histoire de transmission et de passage de relais fait l'objet de ce billet.

Enfin pour terminer, je formulerai un voeu, un souhait qui traduit une envie folle (jour 28), traverser l'Atlantique en direction de l'Argentine et aller à la rencontre de mes cousins, que je ne connais que par le biais des réseaux sociaux. Envie de parler avec eux des vivants et des morts, partager, refaire le monde et notre histoire familiale.

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Le défi généalogie 30  m'a fait passer un agréable mois de juin et m'a permis de renouer avec le plaisir de la réflexion, de l'écriture et de la publication à intervalle régulier sur le blog. Plaisir de lire et d'échanger avec les autres participants par le biais des réseaux sociaux : susciter des réactions, ouvrir des pistes, entrer en résonance ; plaisir enfin de revenir sur les articles publiés et se rendre compte que ce qui était vrai et pertinent à une époque donnée l'est demeuré ; c'est une constance qui rassure et dresse de moi un portrait fidèle ; la généalogie à travers ses recherches, son exigence, sa patience, me renvoie en miroir ce que je suis et ce que j'aime. D'en avoir fait ma profession, m'apparait après 8 ans d'exercice toujours une bonne idée, un choix évident.