Mémoire vive / Côté professionnel

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De la découverte de vos ancêtres à la transmission de vos histoires et souvenirs de famille

vendredi 27 juillet 2012

Florilège d'un blog de généalogie

Avant de partir pour quelques jours de vacances, je vous propose un florilège des chroniques généalogiques postées depuis le mois de septembre sur ce blog.

Il s'agit de prendre le temps de revenir sur les différents sujets abordés et inspirés soit par mon activité de généalogiste , soit par l'actualité durant cette année scolaire écoulée.

Je vous retrouve à mon retour avec de nouvelles idées, riche des rencontres estivales, des moments partagés en famille et entre amis, nourrie des célébrations des anniversaires de l'été, marqueurs du temps qui passe...

Sous la forme d'un inventaire, voici ce que l'on peut trouver dans le Blog de Mémoire vive :

- un bestiaire peuplé d'un dragon et d'une girafe ;

©Anne Jourda-Dardaud

©Anne Jourda-Dardaud


- un célèbre détective au prénom irlandais mais doté d'une grand-mère française, dont les aventures ont été  portées à l'écran en ce début d'année ; 


- des prénoms anciens, oubliés, insolites, donnés, transmis, changés et qui font la joie des généalogistes ;

©Anne Jourda-Dardaud


- deux promenades : la première dans les allées de l'expo universelle de Paris de 1937, grâce aux clichés retrouvés dans un album de famille,  la seconde dans les allées verdoyantes d'un cimetière berlinois découvert au cours d'un séjour dans la capitale allemande ;

©Dardaud

©Anne Jourda-Dardaud

- de nombreuses interrogations sur le travail du généalogiste, sur son rapport au temps et à la vérité sortie des actes et des archives ; 

Harold Lloyd

- des soldats de la guerre de 14-18 , leurs femmes , leurs enfants ; 

©Anne Jourda-Dardaud

- des papiers de famille et des photos posées , véritables trésors pour les explorateurs des histoires familiales ; 

©Anne Jourda-Dardaud


- un métier et l'histoire d'une institution découverts au détour d'un acte de mariage ;  



- et enfin une exploration sensorielle de notre mémoire au travers de ses différents supports visuels, venant compléter le goût et l'odorat. Les deux derniers volets de cette mémoire des sens sont prévus pour la fin de l'année ; 


©Anne Jourda-Dardaud

Parfum Salvador Dali

Rendez-vous donc à la rentrée, pour de nouvelles aventures généalogiques ; d'ici là bel été à tous et merci de votre fidélité aux publications de Mémoire vive.
















lundi 16 juillet 2012

Letzte Wohnsitze* ou généalogie et pierres tombales


*Dernières demeures

Les cimetières constituent pour la généalogiste que je suis, des archives de pierre, de marbre ou de granit, à ciel ouvert et travers lesquelles on peut déambuler et glaner de précieuses informations. Les tombes et leurs emplacements permettent de mieux appréhender une famille, ses origines sociales, sa place dans la cité, les relations entre les membres qui la composent. Autrement dit, j'aime bien les cimetières, et le fait d'y avoir été promenée en landau durant les premiers mois de mon existence n'y est peut être pas tout à fait étranger.


De passage à Berlin, je suis tombée par hasard sur ce petit cimetière que j'ai pu traverser de part en part. C'est un endroit à l'opposé du cimetière monumental de Milan, où la nature reprend ses droits, où l'on ne fait plus qu'un avec la terre, où l'éternité semble bien paisible.

Lieu de passage et de promenade, on y croise de jeunes pères poussant ou portant leur jeune enfant, des personnes âgées, assises et discutant sur un banc, des étudiants échangeant autour d'un café. C'est un havre de paix au milieu du tumulte de la ville : les tombes et les caveaux sont recouverts de plantes et de lierre, les allées ne sont ni goudronnées, ni parsemées de gravier. Le tout dégage une impression de grande simplicité, propice au recueillement et au souvenir, accordant aux morts une place parmi les vivants, au coeur de la ville.

Balade en dix clichés.


©Anne Jourda - Dardaud

©Anne Jourda - Dardaud

©Anne Jourda - Dardaud

©Anne Jourda - Dardaud

©Anne Jourda - Dardaud

©Anne Jourda - Dardaud

©Anne Jourda - Dardaud

©Anne Jourda - Dardaud

©Anne Jourda - Dardaud

©Anne Jourda - Dardaud

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Au cinéma actuellement "Adieu Berthe - l'enterrement de mémé" des frères Podalydès ; une histoire de boites, de la place qu'on y occupe et du désir de s'en évader... comédie irrésistible sur l'amour et la vie.







jeudi 28 juin 2012

La généalogie et le temps


Eloignée de mon blog par une activité professionnelle  particulièrement chronophage mais passionnante, j'ai pris conscience que le temps est LA question centrale de la généalogie et que tout notre travail s'articule autour.
J'ai voulu alors mener plus avant cette réflexion sur cette révélation qui s'imposait à moi.

On peut opérer une véritable distinction entre le temps qui passe (souvent trop vite) et le temps passé. Ce temps historique que l'on remonte est immuable, il bouge peu à l'inverse du temps qui est nécessaire pour l'explorer. Et c'est la à mon sens tout le paradoxe du chercheur d'ancêtres : la matière que l'on travaille est vivante, elle n'est pas figée, et chaque jour qui passe sédimente les informations et les données de la veille.

Me voilà à considérer mon travail de généalogiste non seulement comme pilote d'une machine à remonter le temps, mais également comme mineur munie d'une pioche qui va s'attaquer à extraire de la montagne temps, toutes les infos qui s'y trouvent. La métaphore est aisée mais illustre une réalité qui soumet parfois à rude épreuve notre patience et notre persévérance.

The time machine

J'envisage le temps passé comme une montagne d'un seul bloc, mais parcouru par des galeries que l'on emprunte, dans lesquelles le rythme de progression varie : rapide si on a la chance de tomber sur un filon, sur une veine. Ainsi ces ancêtres qui sur deux siècles n'ont jamais quitté leur village où les registres ont été conservés dans de bonnes conditions, numérisés avec soin et rendus librement consultables au moyen d'un logiciel performant qui en permet une lecture aisée et une copie facilitée. Vision idyllique des recherches, cas exceptionnels, car généralement la réalité est tout autre.

Il y a les galeries dans lesquelles on progresse lentement, pelletée après pelletée, mais parfois, la roche est dure et ne s'ouvre pas malgré les coups de pioche. On butte sur des questions sans réponse notamment lorsqu'on rencontre des enfants abandonnés, confiés aux soins de l'assistance publique. Si on est dans une période relativement récente, on peut trouver les dossiers d'abandon, les lettres éventuelles, les familles. Parfois la galerie s'est effondrée et il ne reste rien des travaux accomplis : registres détruits par le feu, rongé par les souris ou par l'humidité. Reste alors une énorme frustration.

Et puis il y a les sondes que l'on effectue là ou là, et dont on attend un résultat, une réponse.
C'est alors le temps de l'attente qui commence, et même si on en profite pour explorer des galeries annexes, moins importantes, moins significatives, on reste en suspend, la pioche à la main à attendre. Ce temps là ne nous appartient plus, nous sommes tributaires, d'une réponse, d'un courrier. Même une réponse négative est une réponse. On est en attente. Et ce n'est pas une position confortable.

Harold Lloyd

Et puis il y a encore un autre aspect du temps en généalogie, c'est le temps de la vie, les étapes invariables, plus au moins espacées que l'on retrouve au gré des registres et des archives. Ce sont des véritables  marqueurs temporels : les actes de naissance et de baptêmes, les actes et les contrats de mariage, les divorces, les décès et sépultures, les déclarations de succession, auxquels viennent s'ajouter les papiers de famille. Ces cycles qui marquent une vie et que l'on retrouve génération après génération, nous renvoient tel un miroir les étapes de notre propre vie.


©Anne Jourda-Dardaud