Mais bon, j'ai grandi (ou au moins vieilli) et je maîtrise mieux mon sujet du jour que les sujets d'exposés imposés de l'époque. De plus, c'est toujours un privilège de pouvoir faire partager ce que l'on aime.
L'intervention devait se dérouler en deux temps : la présentation du métier et l'animation d'un atelier mettant les enfants en situation. Forte de ces instructions communes à tous les participants, je me suis mise au travail. J'ai d'abord rédigé toute une série de questions afin de créer une interaction avec les enfants et je leur ai proposé ensuite de construire un arbre généalogique à partir d'actes soigneusement choisis par mes soins, puisque le généalogiste professionnel travaille sur d'autres généalogies que la sienne.
C'est le premier temps de l'intervention qui sera l'objet de ce billet.
Les questions de départ :
- savez vous ce qu'est un généalogiste ?
- avez-vous entendu parler de la généalogie ?
Quelques-uns maîtrisaient bien le sujet ; d'autres avaient déjà commencé leur sieste en ce début d'après-midi. Il faut dire que commencer ma présentation après l'heure de cantine, dans une salle de classe au rideaux tirés pour permettre une utilisation maximale du rétroprojecteur n'est pas l'atmosphère la plus stimulante pour des enfants...
Parmi les enfants "actifs", certains m'ont parlé d'une émission télé pour retrouver les personnes disparues, d'autres m'ont parlé des rois de France, d'autres d'adoption, d'enfants abandonnés...
Histoire de mettre tout le monde d'accord et de savoir de quoi nous allions parler, j'ai donné une définition de la généalogie comme matière qui a pour objet la recherche de l'origine des familles et l'étude de sa composition. Je leur ai demandé quels étaient les mots qui leur semblaient importants dans cette définition : "famille" est arrivé en premier ; "recherche" en second. Je pense qu'ils ont parfaitement compris.
J'ai donc expliqué que le métier de généalogiste consistait à faire des recherches. J'avais pris le parti d'axer mon discours sur cette idée en employant volontairement un vocabulaire propre aux histoires policières : enquête, indices, pistes, déduction, investigation. J'ai essayé pour les plus férus de science-fiction de parler de machine à remonter le temps ; l'accueil a été plutôt bon. Les enfants ont été accrochés par cette approche.
J'ai ensuite parlé de l'arbre généalogique en montrant des exemples : là encore adhésion complète. L'arbre synthétise et illustre à lui seul la matière.
Ensuite, j'ai essayé de recenser avec eux quelles informations on allait rechercher : la première réponse qui m'a été donnée m'a fait sourire : la date de la mort... Nombre d'enfants (dont je faisais partie) commencent toujours les histoires par la fin... D'autres réponses ont fusé : les adresses, les métiers, les numéros de téléphone... Alors on a remis toutes ces réponses dans l'ordre : nom, prénom, date et lieu de naissance, nom des parents, lieu de résidence profession, union ou non, enfants, frères et soeurs, décès le cas échéant.
Je leur ai expliqué qu'en croisant ces données, nous allions voir se dessiner petit à petit les contours d'une personne et en savoir plus sur ses conditions de vie, son entourage etc. J'ai associé l'image à un pop-up, et là encore, j'ai vu que beaucoup d'entre eux avaient saisi l'idée. D'autres continuaient leur sieste réparatrice...
Après, je leur ai demandé comment ils s'y prendraient pour faire ces recherches, à qui ils iraient demander. A nos parents ? Leur premier réflexe m'a semblé excellent : il n'y a rien de tel pour commencer que d'interroger ses proches sur l'état de leurs connaissances en matière d'ancêtres. Je leur ai dit que c'était la première chose que je demandais aux personnes qui venaient solliciter mes services : ce qu'ils savaient et s'ils avaient à leur disposition des papiers de famille. On a passé en revue quels pouvaient bien être ces papiers : certains m'ont parlé de livret scolaire, d'autres d'ordonnances du médecin... Certains encore, peut-être plus habitués à faire des démarches administratives avec leurs parents m'ont tout de suite parlé du livret de famille.
On a donc convenu que tout papier contenant un indice biographique était important car cela allait nous amener à l'état civil. Nouvel échange alors sur ce qu'est l'état civil, son rôle, à savoir consigner sur des registres les évènements importants de la vie sociale d'une personne ; je leur ai demandé lesquels ? encore une fois la première réponse a été la mort... oui, certes, mais avant ça ? La naissance ! et je crois que j'en ai étonné plus d'un en leur disant qu'ils avaient tous un acte de naissance.
J'ai terminé cette partie en parlant des autres sources d'information : les recensements, les archives militaires, les cadastres, etc.
Les enfants ont fait preuve de beaucoup d'attention et sont intervenus bien volontiers. J'ai conclu cette première partie par l'aspect plus éloigné de la généalogie mais plus ancré dans le réel : comment devient-on généalogiste ?
Je leur ai surtout fait part de ma propre expérience, des joies mais aussi des difficultés propres à ce type d'activité indépendante et commerciale. Je leur ai parlé de mon site, du blog et des réseaux sociaux. Je ne sais pas trop ce qu'ils ont retenu de cette partie, mais ce n'est pas bien grave, car ce n'était pas la plus intéressante pour des enfants de cet âge.
C'est bien de planter des petites graines qui germeront peut-être…
RépondreSupprimerBonjour Anne
RépondreSupprimerMerci de partager ton expérience.
Ça me donne envie et des idées...
A bientôt
Bonjour Anne
RépondreSupprimerMerci de partager ton expérience.
Ça me donne envie et des idées...
A bientôt
excellent ;)
RépondreSupprimerMerci pour vos commentaires ! A très vite pour la suite !
RépondreSupprimerBravo pour cette initiation des jeunes à cette discipline qu'on ne découvre que beaucoup plus tard (en ce qui me concerne). Espérons que cette présentation les a bien inspirés !
RépondreSupprimerVoilà un billet que je garde en référence pour le prochain atelier. J'apprécie cette manière simple et efficace de raconter l'expéreience.
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