Avec les lettres E, F, G je vous propose trois portraits de femmes à travers trois générations. Nous changeons de branche et de famille, pour arriver parmi les ancêtres de mon mari, et par conséquent de mes enfants.
Leurs prénoms se suivent alphabétiquement, mais aussi dans le temps. Elles ont en commun d'être devenues par leur mariage des "Dardaud", et d'avoir enfanté des garçons qui ont transmis le nom. C'est également ce que je partage avec elles, et j'avais envie de leur rendre hommage.
Euphémie
Quel étrange prénom que je rencontre pour la première fois dans l'arbre généalogique de
mon mari ! Elle pose ci-dessous avec son mari Léon et son fils Paul-Henri.
mon mari ! Elle pose ci-dessous avec son mari Léon et son fils Paul-Henri.
Euphémie Boivin est née le 16 avril 1840 à Angerville dans l'Essonne. Elle est la fille de Henri Auguste et de Marie-Françoise Beauhaire. Elle est l'aînée d'une fratrie de trois enfants : elle a un frère, Jules, et une sœur, Irma. Ses parents sont agriculteurs sur cette commune de l'Essonne, limitrophe du Loiret.
Le 24 août 1867, elle se marie avec Pierre dit Léon Dardaud, à Paris dans le 15e arrondissement. Elle est sa seconde femme. En effet, Pierre dit Léon a épousé en mai 1866 une jeune fille nommée Clémence Destois. Le couple réside alors à Montreuil-sous-Bois. Rapidement enceinte, la jeune mère donne naissance le 14 mars 1867 à une petite fille baptisée Thérésa. Moins d'un mois après la naissance de l'enfant, Clémence décède. A partir de cette date, on ne trouve plus aucune trace de Thérésa ; c'est une énigme, on ne sait pas ce qu'elle est devenue, si elle a survécu ou si elle est décédée. Je n'ai pas trouvé son nom dans les registres de décès. Peut-être a-t-elle été confiée à la famille de sa mère ? Peut-être est-elle décédée dans une autre commune ? Ce sont là des questions qui demeurent pour le moment sans réponse.
Rapidement après le décès de sa première femme, Pierre dit Léon épouse Euphémie Boivin. Euphémie est alors "demoiselle en magasin", comme il est mentionné sur l'acte de mariage.
Marché aux puces de Montreuil - source : gallica.bnf.fr |
Le couple s'installe à Montreuil, Pierre dit Léon poursuit son activité de cordier. Le 31 décembre 1868, Euphémie donne naissance à un garçon que l'on prénomme Gabriel Léon. Un peu plus d'un an après naît Paul-Henri, le 6 janvier 1870.
Malheureusement, le 25 février 1873, Gabriel décède. Il est âgé de 4 ans. Paul-Henri reste seul. On imagine que cet enfant a été fortement marqué par la disparition de son frère. Quand il deviendra père à son tour, il prénommera son premier né Gabriel.
Malheureusement, le 25 février 1873, Gabriel décède. Il est âgé de 4 ans. Paul-Henri reste seul. On imagine que cet enfant a été fortement marqué par la disparition de son frère. Quand il deviendra père à son tour, il prénommera son premier né Gabriel.
Quelque temps plus tard, la famille déménage à Angerville où Pierre dit Léon installe sa propre corderie.
L'affaire semble florissante. On le voit poser ici au milieu de ses ouvriers et de ses apprentis, avec son fils devant lui.
Pierre dit Léon est originaire de Limoges où il a vu le jour le 9 mai 1837. Il est cordier, comme son père avant lui. Il a une sœur aînée, Anne, qui est religieuse en région parisienne.
Il a quitté le Limousin pour venir travailler à Paris. Le père de sa première épouse était également cordier.
Il exercera sa profession jusqu'à son décès le 16 mai 1906.
Quant à Euphémie, elle va lui survivre de longues années encore, puisqu'elle ne décédera que le 6 février 1930.
Euphémie demeure une énigme : à part cette photo, rien d'autre ne nous est parvenu. Elle était la grand-mère du grand-père de mon mari, mais elle n'apparaît nulle part : que ce soit dans les souvenirs transmis, dans des lettres écrites et retrouvées. Elle n'est pas présente aux mariages de ses petits-enfants dans les années 1920. Elle a même été par deux fois arrière-grand-mère avant son décès. Mais là encore, rien : pas une photo, pas une lettre. On a l'impression que cette femme qui, après la perte de son mari, va être de nouveau confrontée à la perte d'un fils en 1914 a préféré se retirer de la vie familiale, comme pour vivre avec le souvenir de ses chers disparus.
Quel beau billet ! Les absents des photos sont des mystères qu'il est bien difficile de percer ! Pouvait-elle être malade ?
RépondreSupprimerAmicalement.
Merci Gloria , tout est possible, j'ai appris à ne jamais tirer des conclusions hâtives des manquements, des silences, des absences ; j'essaye juste de comprendre avec beaucoup de bienveillance, mais l'épisode tragique que je relaterai demain peut en grande part expliquer cette "mise en retrait"... A suivre...
RépondreSupprimerJ'attends avec impatience la suite de ce portrait qui m'a passionné. Merci pour ce partage.
RépondreSupprimerEncore de nombreuses énigmes à résoudre ...
RépondreSupprimerUne passionnante histoire teintée parfois de tristesse et d'émouvants portraits de femmes.
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